Apprendre et Punir à l’École haïtienne

Dans la sociologie de l’école, l’accent est suffisamment mis sur la violence à l’école à partir du pôle des élèves, qui sont tapageurs, casseurs, agresseurs, iconoclastes. Sans minimiser la violence des élèves, d’une part, sans méconnaitre les tensions, les origines et les différences socioculturelles et socioéconomiques qui la génèrent, d’autre part, l’auteur de Apprendre et Punir à l’École haïtienne a exploré la violence de l’École sous divers angles. Il pose le constat édifiant du besoin d’une « sociologie de la violence scolaire » appelée à constituer comme objet d’étude la violence de la forme scolaire et celle des acteurs, qui sont indissociables parce qu’elles se nourrissent l’une l’autre et s’alimentent l’une par l’autre. La violence de l’École informe de la violence manifeste dans l’ordre social global, en même temps que la violence à l’école reproduit la violence de l’école comme microcosme et de la société globale dont elle témoigne. La violence de l’École témoigne d’un malaise social lié à l’exercice des métiers éducatifs et aux représentations sociales entourant l’autorité éducative. Les faits et les témoignages sur la violence de l’École invitent les administrateurs du système éducatif d’Haïti à se pencher sur certaines de ses caractéristiques, dont la reproduction et la pérennisation transgénérationnelle de la violence de l’École.